Daniel K. Schneider vient de donner deux conférences sur le “making pédagogique” données à la Faculté des Langues, Lettres et Art, Université Ibn-Tofail, Kénitra (Maroc). Le Maroc a un fort potentiel de croissance, potentiel qui pourrait aussi être stimulée par des approches nouvelles dans la formation. Une courte visite de Rabat nous a donné l’impression que “certaines choses décollent”. On cite par exemple les nouveaux tramways, la plus grande tour d’Afrique en construction, l’émergence d’universités privés comme l’UIR qui possède entre autres un super “Fab Lab“. Notre “mission” était de convaincre des futurs enseignants de l’Université Ibn-Tofail à Kénitra que le “making” a aussi son intérêt pour les sciences humaines.
Résumé de notre intervention principale: La conception et la fabrication numérique dans l’éducation (Angl. « making ») a été formalisée par Gershenfeld en 2005 dans le cadre du cours « How to make almost anything ». Caractérisé par une pédagogie par projet, une organisation juste à temps et une collaboration forte entre les élèves, cet enseignement a servi de modèle pour créer des « fab labs » émancipateurs et pédagogiques. Parallèlement, le bricolage (Angl. « Do It Yourself, DYI ») et l’artisanat ont connu une renaissance grâce au numérique, le partage en ligne, et divers tiers lieux. La littérature aborde quatre raisons pour s’intéresser à la CFAO en éducation. (1) Elle permet d’enseigner la programmation, le dessin vectoriel, les mathématiques et d’aborder des questions environnementales et sociétales. (2) « Faire » permet d’apprendre la planification, la coopération et développe des compétences métacognitives (3) Les compétences en conception (le « design thinking ») sont essentielles pour la future économie. (4) Les enseignants peuvent créer ou adapter des objets d’apprentissage intéressants. Les éducateurs qui introduisent la CFAO se réfèrent aux pédagogies actives, comme le constructionnisme de Papert, les pédagogies de Freire ou de Freinet ou encore l’enseignement par projet. Nous allons dans notre conférence et le workshop surtout aborder les points 2 ou 3, donc l’enseignement de « soft skills » et discuter comment mettre en place des activités « making » avec une pédagogie par projet soutenue par des technologies.
On a également fait un exposé sur l’analyse des impacts, encadré la présentation de projets de thèses, et organisé un petit atelier qui demandait aux participants de créer et de partager des idées de “making pédagogique”.
Voici nos slides (PDF) ci-dessous et un lien vers des ressources.